Partons d’un exemple…
Alors qu’il avait sept ou huit ans, mon fils me demanda de l’écouter réciter une leçon de conjugaison. Les réponses à la main, je devais vérifier qu’il ne commettait aucune erreur. Spontanément, je pris cette mission très à coeur et m’empressai de le corriger chaque fois que nécessaire.
Il commença par intégrer mes corrections sans broncher, jusqu’à ce qu’une faute répétée trop de fois à mon goût me fasse sortir de mes gonds. Il persévérait dans l’erreur ! Que devais-je donc bien faire pour qu’il se rentre la réponse exacte une bonne fois pour toute dans la tête ?!?
Il eut alors une réaction à laquelle je ne m’attendais pas. Concentré et sûr de lui, il me dit : “maman, tu es censée m’encourager”.
Son aplomb me laissa sans voix. Comment et pourquoi en étais-je venue à adopter un ton condescendant et agacé, alors que j’étais fondamentalement convaincue que les erreurs étaient nécessaires et même bienvenues dans le cadre du processus d’apprentissage ?
Cette question exprime l’enjeu central de cet article. Je réagissais comme si les erreurs constituaient une menace. Mais une menace de quoi ? Et pour qui ?
J’avais fait l’expérience à de nombreuses reprises du bien fondé d’un accueil bienveillant et reconnaissant des erreurs. Comment pouvais-je l’intégrer à ma posture et à mon écoute afin qu’elles soient acceptées comme légitimes et accueillies comme des leviers de progrès ?