Incarner et faire vivre les valeurs que l’on défend : un défi quotidien

Le bonheur, c’est quand ce que tu penses, ce que tu dis et ce que tu fais sont en harmonie.

Gandhi

Lorsque l’on commence à réfléchir à ce qui est le plus important pour soi, on ne peut plus ignorer les réponses qui commencent à prendre forme. Vous verrez que dès le premier article de notre deuxième partie (“Construire un projet commun”), nous plaçons les valeurs au cœur de nos préoccupations.  

Si nous avons fait ce choix, c’est que réfléchir, individuellement et collectivement, à ce qui nous relie et guide nos choix et nos actions constitue pour nous la fondation de tout projet quel qu’il soit.

Pour autant, accorder ses valeurs à plusieurs ne va pas de soi. Les aligner avec chaque acte que l’on choisit de poser encore moins.

Au sein de votre structure, existe-t-il des contradictions entre les intentions affichées, la façon dont elles se déclinent dans l’organisation du travail et les choix qui sont faits au niveau de la gouvernance ? 

Prenez le temps d’identifier les valeurs sur lesquelles se fondent le projet de votre organisation (par exemple : l’excellence, la défense de l’environnement, la solidarité, la créativité, etc.). Ensuite, faites des liens entre ces valeurs et les choix qui ont été faits dans le cadre de l’activité et de son organisation.

Par exemple, si le bien-être au travail est affiché comme une valeur importante, quels sont les choix concrets qui permettent à cette valeur d’être prise en compte au quotidien ? 

Prenez le temps de la réflexion

Ces choix vous semblent-ils cohérents ou discutables, nombreux ou anecdotiques ?

Un monde professionnel en quête de sens 

Dans son livre intitulé Intégrer et manager la génération Y (2013), Julien Pouget met en évidence que la quête de sens et le besoin de questionner l’utilité de son travail seraient des caractéristiques propres aux personnes nées à partir des années 80. J’ai tendance à penser qu’il s’agit d’une préoccupation qui concerne tout le monde (je suis moi-même née dans les années 70…).

Gagner sa vie ne suffit plus. Il convient d’interroger sa place parmi les autres, au sein d’une société que l’on contribue à construire par nos choix, nos engagements et les projets auxquels nous participons.

Hélène et moi souhaitons accompagner cette quête de sens au sein des collectifs, pour que chacun puisse faire ses choix en conscience.

Cette série d’articles que nous avons rédigés a pour objet le partage de nos convictions, de nos expérimentations et de nos sources d’inspiration concernant le sens que nous donnons au travail en équipe, pour des collectifs plus authentiques, plus ambitieux et plus résilients.

Mais ce projet est un cheminement semé d’embûches. 

Cheminer vers un alignement 

Je suis très sensible à tous les arguments en faveur du respect de la planète et de l’environnement. La lecture du livre de Pablo Servigne et Raphael Stevens intitulé Comment tout peut s’effondrer (2015) m’a ouvert les yeux concernant la gravité des effets de la surconsommation. Depuis, j’essaye de manger moins de viande, d’acheter des produits locaux, bio et de saison, de recycler mes déchets (et d’en produire moins), de privilégier une mobilité douce (train, vélo, marche), etc. Je  sais pourtant que cela ne suffit pas. Mais j’essaye tout de même, parce que cela me permet de vivre au quotidien en me sentant plus proche de mes valeurs profondes. 

Cette conscience du monde qui m’entoure a aussi des effets plus pernicieux. La culpabilité de ne pas en faire assez me rattrape sans cesse. Chaque fois que je fais un choix de confort au détriment de son impact néfaste sur l’environnement, je me morfonds. Heureusement, Hélène B. est là pour me rappeler que faire des choix alignés avec ses valeurs est un chemin.

“Fais comme tu peux” me dit-elle. “Ce que tu ressens est aussi important que les gestes que tu poses. Faire de ton mieux, c’est cela qui importe”. C’est également ma conviction, mais j’ai besoin qu’on me le rappelle lorsqu’il s’agit de mes propres choix.

Avec Hélène B., nous sommes convaincues que le chemin a autant, sinon plus, d’importance que le résultat que nous visons. Nous cheminons tranquillement, un pas après l’autre, vers notre objectif, tout en savourant le parcours qui nous en rapproche. 

“Fais à ton rythme” me rappelle Hélène B. lorsque je manifeste trop d’impatience. 

“Sois bienveillante avec toi-même. Et ne t’inquiète pas. Tout n’a pas besoin d’être parfait. Nous améliorerons au fur et à mesure”. 

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